Badawi, de Mohed Altrad

Mohed Altrad est un homme d’affaires et écrivain. Président du club de rugby de Montpellier, candidat aux dernières élections municipales, il est surtout le fondateur d’un groupe industriel à son nom.

Badawi est un roman autobiographique. J’aime ce type de livres, le lecteur ne sait pas ce qui est vrai ou inventé. Par son imagination, l’auteur parfait l’histoire. En ce qui me concerne, j’ai écrit un récit autobiographique non romancé, car je voulais rester le plus honnête et sincère.

Je me suis plongé dans l’histoire de cet enfant bédouin de Syrie qui lutte pour une vie meilleure, fuyant le désert. Je n’en dirai pas plus, car je n’ai pas apprécié la quatrième de couverture du livre : trop bavarde, elle dévoile les trois-quarts du récit. C’est le choix navrant de la maison d’édition.

Les chapitres sont courts, les deux premiers risqués tant ils peuvent paraître déroutants, puis l’histoire se met en place avec fluidité. Le style est soutenu, avec un vocabulaire précis et des descriptions poétiques :

« À mesure que la soirée avait avancé, le bar s’était transformé. L’ambiance s’était épaissie. Le ventilateur avait eu de plus en plus de mal à dissiper le dense nuage de fumée qui s’accumulait autour de ses pales. Il ne pouvait plus, à cette heure déjà matinale, que le déchirer lentement, laisser planer ses lambeaux au-dessus des têtes fatiguées, volutes blanches et grises qui dansent, appesanties, pénètrent les narines, troublent la lumière et émoussent les formes autant que les vapeurs d’alcool.

Une professeure de lettres sur Babélio dit qu’elle songeait à étudier ce livre dans sa classe. Je pense que ce choix serait judicieux. Badawi embrasse suffisamment de thèmes (l’amour, l’ambition, la famille, l’exil) pour intéresser de nombreuses personnes. De plus, le style n’est ni trop simple ni trop compliqué pour être lu à l’école.

Je n’en ai pas fini avec Mohed Altrad et son entreprise parce qu’ils seront présents dans mon troisième livre, à paraître au printemps 2023.

Un garçon comme vous et moi, Ivan Jablonka

Le sujet du livre m’a intrigué, j’ai pensé que c’était un livre LGBT.

J’ai apprécie le style de l’auteur, il a entrepris un effort de simplicité, il y parvient presque toujours.

Le sujet est intéressant : un hétérosexuel marié et père de famille s’interroge sur la masculinité. L’auteur se choisit comme sujet d’étude et relate son enfance et adolescence.

Malheureusement, je n’ai pas été convaincu par la modestie affichée çà et là par l’auteur. C’est une autobiographie, nous pouvons donc nous en prendre à l’auteur qui s’expose.

Si vous aimez les récits bourgeois, les problèmes de ceux qui n’ont pas eu à travailler dans une usine l’été pour se payer leurs études, alors ce livre est fait pour vous.

J’ai eu l’impression que l’auteur cherche à prendre sa revanche sur la vie, lui qui était un éternel second. Il est devenu le premier, par sa culture et son talent, il a survécu, contrairement à certains de ses proches. Pardonnez-moi cette analyse psychologique, mais je ne pense pas me tromper.

Un livre intéressant, pédant et bien construit.