Et après ?

Je réponds à toutes les questions que l’on m’a posées depuis la parution de mon livre.

As-tu des nouvelles des Indiens ?

Oui, bien sûr, même si c’est moi qui fais souvent le premier pas. Je ne serais pas surpris qu’avec les Indiens, on entre et on sort dans leur vie. Certains ont pleuré quand je suis parti peut-être pour cela : ils savaient que nous ne nous reverrons plus. Mais qui sait ?

Voudrais-tu retourner en Inde ?

Évidemment ! En vacances ou pour y vivre mais sans travailler. J’aimerais aller dans le sud de l’Inde cette fois-ci. Et accompagné de ma mère, comme lors de notre voyage de décembre 2019.

Pourrais-tu enseigner encore au même collège ?

Sans mon chef (je n’ai aucune de lui, je l’ai bloqué sur WhatsApp, il m’a viré de LinkedIn), avec un logement plus confortable et des cours uniquement à la Junior School, je pourrais accepter. Cela fait beaucoup de « si ».

Que deviens-tu ?

Je suis rentré à Barcelone mais le propriétaire a voulu vendre son bien. Je suis donc parti à Lisbonne. Je donne toujours des cours de FLE, en ligne, à mes clients espagnols. J’apprends le portugais, je fais du sport et j’ai un chat, Jaipur. Je suis en train de publier un second livre Les dettes de Je.

De quoi parlera ton deuxième livre ?

C’est une novella. À 40 ans, sans enfant, Paulette est en plein divorce. Après avoir écouté une chanson, elle décide de retrouver ses ex pour coucher avec eux. Peu importe les conséquences, elle veut les retrouver en France, au Portugal et même en Inde. À quoi joue-t-elle ? Qui est-elle pour se lancer dans un tel projet a priori puéril ? Le lecteur suivra les aventures d’une femme tantôt exaspérante, tantôt attachante, toujours sincère.

Quels sont tes succès avec le livre ?

  • Recevoir des messages d’inconnus qui ont aimé mon livre. C’est toujours un plaisir d’échanger avec eux, quand ils me racontent eux aussi leur expérience.
  • Avoir une mère formidable qui a remué le ciel pour promouvoir mon livre alors que les passages sur mon intimité l’ont incommodée.
  • Apprendre de mes erreurs pour le second.

As-tu revu Diego ?

Une seule fois, en août 2020, pour divorcer. On a pris un café ensuite et on s’est dit au revoir. On ne garde plus contact. Son Instagram est public, aux dernières nouvelles, il est à Barcelone.

Diego a-t-il lu le livre ?

Je ne sais pas, je ne crois pas. Nous n’avons pas d’amis en commun, donc peut-être qu’il ignore la publication. Il était au courant de mon projet et il savait que j’allais évoquer notre histoire.

Nue India, Journal d’un vagabond, Alexandre Bergamini

J’ai découvert ce livre grâce à un trésor, une librairie lisboète dédiée aux voyages : Palavra de Viajante tenue par Ana, une Portugaise qui propose des livres en portugais, anglais et français. Ce livre, j’aurais aimé l’écrire. Il n’est pas parfait : des coquilles parsèment la lecture et le premier chapitre ne nous épargne aucun détail (bruits, saleté, misère), comme s’il fallait contenter le lecteur. C’est un très court récit, cher (16 euros) au point que seuls les inconditionnels d’Amélie Nothomb accepteraient de dépenser autant.

Mais pourquoi j’ai dévoré ce livre en deux heures ?

Le vécu d’Alexandre Bergamini est fascinant. Ni touriste (il a résidé dans un hôtel miteux, près d’une plage sale du Kerala) ni travailleur, il semble avoir séjourné là-bas pour oublier qui il était. Il a parfaitement observé tout ce qui se présentait à lui. Il a su décrire les attitudes indiennes, percé quelques-uns de leurs secrets. Les Indiens sont magnifiés, sauf ceux qui augmentent les prix à sa vue. Rétrospectivement, moi qui abhorrais ce système, je commence à le comprendre. Est-ce si malhonnête de changer les prix en fonction du client ?

Sans le savoir lors de l’achat, je viens de lire un livre LGBT. L’auteur y décrit parfaitement les regards concupiscents, la sensualité de jeunes hommes prêts à franchir le pas avec un Occidental. Bien avancé dans la quarantaine, il a pu déceler le désir qui s’exprime autrement que par internet ou dans un bar gay.

Le style de l’auteur se révèle agréable, poétique, parvenant à accrocher le lecteur alors qu’il n’y a pas de dialogue. Il écrit comme un impressionniste donnerait des coups de pinceau, les scènes sont précises, sans être trop détaillées.

Amoureux de l’Inde, gays ou personnes à la recherche d’une lecture différente, je vous en recommande la lecture. Les premiers ne manqueront pas de se dire « Oui, j’ai vécu ceci et c’est très bien décrit » et les seconds réfléchiront sur l’amour. Les derniers n’apprécieront peut-être pas ce journal, mais en seront marqués. Alexandre Bergamini, si vous lisez ces lignes, j’aimerais que vous me contactiez, votre livre m’a encouragé à réfléchir, c’est si rare aujourd’hui. Je serais honoré que vous lisiez le mien, un livre qui ne manquera pas de vous agacer, mais si complémentaire. À chacun son Inde !