Quand un livre remporte un succès général et que je lis « j’ai adoooooré », c’est le meilleur moyen pour que je sois à contre-courant.
Pas cette fois-ci ! Compartiment pour dames est un livre bien construit, intéressant, au style clair, tantôt percutant (« Regarde, tu ressembles à une veuve avant même de t’être mariée »). Anita Nair sait décrire les émotions. Je suis un homme et j’ai eu l’impression d’avoir mes règles avec l’Indienne. Si j’ai écrit un roman féminin, Les Dettes de Je, je ne m’aventurerais à écrire ce que je ne peux pas ressentir.
Compartiment pour dames est l’histoire d’une quadragénaire qui, lors d’un long voyage en train typiquement indien, écoute les histoires d’autres femmes. Amour, travail, famille, sexe, vieillesse, ambition, santé… tout y passe.
Une de mes lectrices m’a dit « Oh je me suis ennuyée dans ces récits de petits bobos de bourgeoises, sauf à la fin ». Justement, c’est la fin qui sublime ce livre, avec le récit d’un dernier personnage, réussi car inoubliable : Marikolanthu, une Indienne très humble qui va alterner des séjours au paradis et en enfer.
Soit Anita Nair s’est rendu compte que son récit se limitait à des cancans de petites bourgeoises (qui ont le droit de souffrir, au passage), et a ajouté un personnage pour contrebalancer l’ensemble.
Soit, et c’est plus probable, Anita Nair avait en tête ce personnage dès le début et les histoires précédentes (dures, mais futiles à côté) permettent une explosion finale.
En conclusion, un succès mérité. Je recommande vraiment la lecture de ce livre que vous pouvez commander ici :
Compartiment pour dames