Une partie de la quatrième de couverture, car le reste en dit trop, comme trop souvent : « Mai 2016. La juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s’en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l’avocat qui représente le mis en examen ».
J’ai rédigé une thèse de droit et j’ai reconnu sans effort une juriste reconvertie en écrivaine. Karine Tuil s’est parfaitement renseignée et a souhaité allier le meilleur des juristes, un souci de clarté, tout en évitant leur style d’habitude ampoulé.
Ce livre est percutant, prenant et nous encourage à la réflexion.
En ce qui me concerne, la juge Alma Reval me rappelle bien des juristes et bien des personnes. Ces personnes qui se considèrent comme irremplaçables et ne peuvent arrêter. Elle aurait pu et dû passer la main. Le concert de trop, le combat de trop, l’élection de trop, le livre de trop, l’exposition de trop, le film de trop, la chirurgie de trop, et ici, l’affaire de trop.
Un petit bémol : je comprends la volonté des auteurs de ne pas partir sur des dialogues trop familiers, mais les expressions du suspect ne m’ont pas paru toujours crédibles.
J’ai hâte de découvrir d’autres romans de cette autrice tant les réflexions m’ont paru cinglantes :
Leur vie, c’était le charme discret de la grande bourgeoise intellectuelle parisienne, les vacances dans la maison familiale de l’île de Ré où chaque membre possédait son bol en faïence à son nom et où l’on évoquait ses idées progressistes sous l’œil détaché des femmes de ménage sous-payées de baby-sitters de moins de vingt ans que les hommes les plus charismatiques de la famille pouvaient encore espérer toucher au milieu des années 70 sans avoir peur d’être inquiétés.
Je suis en train de le lire et j aime les séquences de sa vie privée et professionnelle – ce tempo est stimulant comme une course – n ayant aucune expertise dans le droit je ne prononcerai pas sur le fond – J aime cette autrice –
Elle mérite son succès !
Beaucoup aimé ce livre sur l’impossibilité de prendre certaines décisions sans prendre un risque majeur.
Oui, mais il était temps qu’elle passe la main.
OUI ça donne vraiment envie autant dans le style que dans l’histoire privée entrelacée dans l’Histoire contemporaine et ses déchirement – merci de cette proposition