Je suis un grand admirateur de Pierre Lemaitre, mon avis manquera d’objectivité. Il dresserait sa liste des courses à Auchan, je le trouverais meilleur que bien des auteurs.
Ce qui me fascine, chez lui, est la description et la complexité des personnages. Ce talent lui vient de ses premiers amours : des romans policiers, romans qui imposent des figures saisissables. Il est capable de dénicher un détail qui rend le personnage facilement identifiable. On a l’impression que Lemaitre a une formation de peintre.
Le Silence et la Colère est le deuxième tome d’une trilogie, une saga familiale, après la Seconde Guerre mondiale. Voici la quatrième de couverture :
Deux personnages m’enchantent :
– Geneviève, la bru insupportable et surprenante qui réveille et amuse le lecteur !
– Louis me touche toujours en plein cœur. Un père aimant, un homme bon.
Et cette fois-ci, Jean, le fils aîné, prend de l’épaisseur. On s’attache à cet homme alors qu’il commet les pires actes.
Ce qui m’a laissé sur ma faim est cette fin écrite à la va-vite. La scène entre Jean et le gérant aurait dû être développée et des personnages secondaires sont vite évoqués.
Certains détails sur cette période me semblent superfétatoires (Lemaitre n’est pas un historien) ou faciles, comme une allusion à la pédophilie des prêtres.
Peu importe. C’est un très bon livre, moins bon que le précédent, Le Grand Monde (qui m’avait un peu ennuyé au début puis surpris), mais qui ne nous empêchera pas de nous ruer sur le suivant.