Chanson douce est un très bon roman. C’est dit.

Mais de là à gagner un Prix Goncourt en 2016 ? J’avais déjà lu Dans le jardin de l’ogre, son premier roman et je peux même dire que je l’ai préféré à Chanson douce. Le sujet, une nymphomane, m’avait semblé plus original. J’avais écrit « Au niveau du style, le choix du présent et du passé composé ainsi que des phrases courtes confèrent au récit une simplicité contrebalancée par un souci du détail ».

Désolé, pour Chanson douce, je ne vois pas en quoi le style (certes très bon) mérite un tel prix. Leïla Slimani a dû être surprise la première. Quelqu’un peut me l’expliquer ? J’ai lu Trois femmes puissantes, de Marie Ndiaye, Goncourt 2009, livre que j’ai beaucoup moins aimé, mais qui a vraiment un style particulier, reconnaissable. C’est mon fameux critère de copier des phrases et avec Chanson douce, je n’ai rien noté.

Quelle est l’histoire ? Une famille de petite bourgeoisie embauche une nounou, une dame indispensable et vite inquiétante. On sait dès le premier chapitre qu’elle tue les enfants. D’ailleurs, fallait-il le dire dès le début ?

Ce livre plait et plaira à tous ceux et surtout celles – car les deux personnages principaux sont deux femmes – qui s’intéressent à la maternité, la différence de classes, la charge mentale sur les femmes, leur culpabilité à travailler pendant que l’homme ne se pose guère de questions.

J’ai apprécié les petites piques de l’autrice, par exemple sur le racisme, bien trouvées et pas manichéennes.

À noter qu’un film, Chanson douce, avec l’excellente Karin Viard est sorti en 2019 et j’ai très envie de le voir, avec une telle actrice. Apparemment, il est librement inspiré. Quelqu’un l’a vu ?

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